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A quand un toit pour Roland Garros ?

Roland Garros est l’un des tournois de tennis les plus immanquables de l’année. Il est l’un des 4 tournois du Grand Chelem. Ces derniers sont ceux qui procurent le plus de points pour les vainqueurs avec un total de 2 000 points chacun. Les Internationaux de France sont l’occasion de voir les meilleurs joueurs du moment avec la particularité d’être le seul tournoi du Grand Chelem à se jouer sur terre battue. Cette édition a été marquée par le forfait de joueurs importants : Federer, Monfils et Del Potro. Plusieurs blessures ont également gâché en partie le bon déroulement du tournoi : Azarenka, Nadal et Tsonga. Néanmoins, ce sont des choses qui font partie du sport et le nombre de joueurs de qualité est suffisant pour que le spectacle continue. Le problème, c’est que la météo a elle aussi décidé de perturber Roland Garros. Contrairement aux autres tournois du Grand Chelem, les Internationaux de Paris ne possèdent aucun court couvert. Le pire, c’est qu’un toit n’est pas envisageable avant 2020, au plus tôt. Un retard qui pourrait encore poser des problèmes lors des prochaines éditions.

En retard par rapport aux autres tournois du Grand Chelem

Installer un toit rétractable sur le court Philippe-Chatrier est un projet coûteux qui pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d’euros. Cependant, un tel investissement en vaut la peine et serait amorti sur le long terme. Cela fait plusieurs années que cette idée d’un toit rétractable a été évoquée, mais le projet est sans arrêt repoussé donnant l’image d’un Roland Garros en retard par rapport aux 3 autres tournois du Grand Chelem.

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En effet, Wimbledon dispose d’un toit rétractable sur son court central depuis déjà 2009. Ainsi, même s’il pleut, des matchs peuvent être joués. Le Court n°1, le deuxième le plus important, devrait lui aussi bénéficier d’un tel système en 2019.

Cependant, c’est l’Open d’Australie qui est le précurseur à ce niveau. En effet, dès sa construction en 1988 le Grand Chelem australien a prévu un toit rétractable sur son court principal : la Rod Laver Arena. Mieux encore, la Hisense Arena, le deuxième court le plus important, possède lui aussi son toit depuis 2000. Idem pour le troisième court, la Margaret Court Arena, depuis 2014.

L’US Open ne possède pas encore de toit, mais cela sera corrigé dès cette année avec un toit au-dessus du stade Arthur Ashe bientôt achevé.

Jouer par tous les temps

Outre le coût d’un tel projet, certains reprochent au toit de changer les conditions de jeu en les rapprochant d’un tournoi indoor. Il ne faut pas oublier que ce dispositif est mis en place uniquement quand les conditions météorologiques ne permettent pas de jouer. Autrement dit, il faut le voir comme un avantage permettant de ne plus devoir annuler des journées entières à cause de la pluie comme c’est arrivé cette année à Roland Garros. Non seulement ces intempéries décalent les matchs et crée du retard, mais en plus, les organisateurs doivent rembourser les places des spectateurs.

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Pour le moment le projet d’un toit pour le Philipe Chatrier semble être repoussé à 2020 bien qu’aucune date précise n’ait été indiquée. Il serait temps que les organisateurs du tournoi prennent une décision.

Des infrastructures vieillissantes

Ce retard est à l’image de la gestion de Roland Garros et plus généralement de certains décideurs sportifs français. Une forme de conservatisme est toujours présente et il serait temps d’insuffler un vent de modernisme.

En 2011 a été décidé l’avenir de Roland Garros. Plusieurs projets avaient été proposés pour pouvoir agrandir et moderniser. La FFT avait alors décidé de maintenir le site à sa place actuelle en rejetant un déménagement à Versailles, Gonesse ou Marne-la-Vallée. Pourtant, un déménagement, bien que nettement plus coûteux, aurait été plus viable sur le long terme et aurait permis de construire un immense complexe plus moderne, plus adapté aux différentes exigences et regroupant toutes les infrastructures nécessaires. Au lieu de ça, on se retrouve avec un agrandissement qui devait être pour cette année, mais qui est freiné à cause d’un permis de construire litigieux. En effet, ce projet d’agrandissement empiète sur le jardin des serres d’Auteuil. En plus, cette vision sur le court terme ne prend pas en compte les autres travaux qui seront sûrement nécessaires dans les 20 prochaines années et qui poseront problème une nouvelle fois. Roland Garros n’en a donc pas fini avec ses problèmes d’infrastructures.