Juridique

Le Low-Cost : un luxe que toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre ?

La fameuse association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir vient de déposer une plainte contre Free Mobile. Selon elle, la qualité de service 3G est bien en-deçà des exigences du marché. Pour étayer son propos, l’association a réalisé près de 2 500 tests dans plusieurs zones clés du territoire hexagonal.
Face à ce tollé, et selon certaines voix qui évoquent les limites d’une telle mécanique commerciale depuis le lancement du quatrième opérateur, une question de fond subsiste, qualité et Low Cost sont-ils compatibles ?

UFC-Que Choisir pointe du doigt les carences de la 3G chez Free Mobile

Très clairement, suite aux mesures réalisées par un expert indépendant, l’association dénonce vivement le manque de qualité du réseau 3G du néo-opérateur.

Parmi les plus marquantes, il y a notamment celles relatives au chargement d’une vidéo sur You Tube et Daily Motion. Partant du principe qu’au-delà d’une minute d’attente, la zone de confort du mobinaute est altérée, dans 78% des cas, celle-ci est atteinte contre seulement 10% des cas chez les opérateurs historiques. Aussi, chez Free Mobile, un débit supérieur à 2 Mo par seconde a été relevé que dans 29% des cas contre le double en moyenne chez Orange, Bouygues Telecom et SFR.

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Xavier Niel se défend en indiquant que l’étude fait la différence entre les antennes Free Mobile et Orange, or, ces dernières sont louées par Iliad et font partie intégrante de son réseau global, en attendant d’installer leurs propres antennes.

Le Low Cost rimant avec qualité, c’est possible ?

Sans incriminer Free Mobile (dont le réseau est en construction), ni la méthodologie utilisée par l’association UFC-Que Choisir, cette plainte permet de ressortir le vieux serpent de mer concernant le lien entre un service de qualité et le coût réel facturé, autrement dit, le Low Cost a-t-il vertu de proposer de la qualité ?

Parmi les exemples les plus évocateurs en matière de Low Cost, il est possible d’évoquer les compagnies aériennes. L’intérêt de Ryan Air ou d’Easy Jet dans une autre mesure est de proposer des billets d’avion aux tarifs sacrifiés pour permettre aux consommateurs d’effectuer des vols de court-courrier.

De facto, ces derniers sont-ils en droit de s’attendre à des prestations similaires aux grandes compagnies telles qu’un repas gratuit, des boissons gratuites, de la presse gratuite, un grand espace pour les jambes ?
Bien évidemment que non, sans quoi, le modèle économique ne serait pas viable. D’autant plus que les trajets de chaque avion sont optimisés pour réaliser le plus de connexions entre les aéroports pour « faire du volume ». L’exemple serait le même pour la restauration rapide et bien d’autres secteurs.

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Le principe de Free Mobile est exactement le même, entrer sur un marché verrouillé en proposant des prix cassés implique une stratégie de volume. A ce tarif, surtout pour un réseau naissant, les consommateurs ne peuvent prétendre à un service optimal, réactif et performant. Tout a un coût.

In fine, est-ce la faute de l’entreprise qui est passée entre les mailles du filet des autorités régulatrices censées veiller au grain ou de la faute des clients qui veulent « tout pour rien » ? Aux vues de l’évolution sociétale, on pourrait évoquer une citation datant de près de 2 siècles : « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse »…